Le travail d’arrangeur et d’adaptation à l’orchestre de projets musiques actuelles est une vraie facette de mon travail de création musicale. Comme quand j’accompagne au piano, c’est la rencontre avec la personnalité de l’artiste et l’envie de porter l’émotion transmise par celui-ci avec mon métier d’orchestrateur qui est primordiale dans toute mes collaborations.
Collaboration avec Jeff Mills
En 2013, par le biais du chef d’orchestre Christophe Mangou, je rencontre le DJ, producteur et compositeur de musique électronique Jeff Mills.
Né à Detroit, et pionnier de la techno, Jeff Mills est une figure singulière de la musique électronique. Son travail avec l’orchestre symphonique est une véritable réflexion esthétique sur la rencontre entre deux langages sonores très rigoureux. Mon travail, au delà d’une simple transcription consiste à reproduire l’effet émotionnel des sonorités électroniques avec les modes de jeux traditionnels ou plus contemporains d’un orchestre. Les sonorités des instruments classiques et les sons électroniques ne sont pas chargées d’histoire de la même façon et la « traduction » d’un langage à l’autre ne saurait être « mot à mot ».
Where light ends
-C’est notre première collaboration. créée en octobre 2013 par l’Orchestre Symphonique de Bretagne, c’est une pièce de 50 minutes pour Orchestre avec Jeff Mills aux machines sur scène. Elle raconte le ressenti parfois angoissant de l’astronaute japonais Mahoru Mori à bord de la navette STS47.
Quelques extraits par l’Orchestre National d’Île de France en Décembre 2014 à la salle Pleyel, sous la direction d’Enrique Mazzola
Planets
créée par l’Orchestre de la Casa da Musica de Porto en Juillet 2015 sous la direction de Christophe Mangou et enregistré par les mêmes interprètes chez Axis Record, disque sorti en Mars 2017. Inspiré par le concept de Gustav Holst un siècle auparavant, « Planets » est un voyage en 9 étapes dans le système solaire. L’ambiance orchestrale de chaque planète se base plus sur des données scientifiques (Densité, taille, vitesse de rotation, matières) que sur des caractéristiques symboliques ou mythologiques. L’orchestre est au premier plan dans chaque planètes accompagné par la drum machine de Jeff. Entre chaque planète, une partie appelée Loop transit fait le lien. Les rôles s’inversent alors : l’orchestre accompagnant la partie électronique de Jeff.
« Planets » a été reprise par de nombreux orchestres en Europe, aux royaumes unis et au Japon.
Lost in space
Commande de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, « Lost in space » nous parle de trous noirs, mirages cosmiques, couloirs du temps, Jeff Mills élabore sur scène avec un orchestre symphonique aux forts accents de sonorités d’avant garde, une narration de 1h15 traversants diverses épreuves dans lesquelles nos sens sont altérés. De la sensation d’être perdus à la contemplation béate, l’étrange côtoie le familier. Jeff Mills nous sert de guide, épaulé par un joueur/improvisateur de tablas indiens interprété par Prabhu Edouard.
Dans cet extrait : « cosmic mirages », Jeff Mills et l’orchestre exécutent un mirage du « Beau Danube bleu » de Johann Strauss. Nos sens perçoivent ce morceau d’orchestre très connu, mais il n’est jamais réellement exécuté. Un véritable exercice d’orchestration cosmique !
Collaboration avec Claire Diterzi
En 2019, Claire Diterzi fait appel à moi pour le projet Je garde le chien…et l’orchestre, Il consiste en une adaptation très libre de 15 chansons issues de son répertoire, dans une forme symphonique à la fois rigoureuse et déjantée, sans instrument électrique.
Collaboration avec Benjamin Biolay
En 2022, après avoir travaillé sur une reconstitution du titre de Franck Sinatra « It was a very good year » pour l’album Benjamin Biolay à l’auditorium avec l’Orchestre National de Lyon, celui-ci me demande de réaliser et diriger sur le plateau les arrangements de son Christmas show sur canal plus, avec, entre autres : Pete Doherty, Amel Bent, Yaël Naïm, Louane. Ainsi que les cordes pour les concerts à l’Arena Bercy